Derniers souffles

Il ne me reste que peu de temps à vivre mais je n’ai pas peur. Je suis juste un peu fébrile.

Sur le chemin du retour vers chez lui, alors que les pavés étaient humides et le vent un peu plus frais, Paul s’était dit que ce serait une bonne idée de passer me prendre. Sa femme rentrait d’un long voyage, il voulait lui faire une surprise. Moi j’étais heureuse qu’il me propose la chaleur de son appartement plutôt que m’étioler dans l’indifférence de ce lieu qui sent le chrysanthème.

Soleil Levant

Chaque nouvelle page de sa vie l’avait un peu plus ébréché. C’était décidé, il partait. Le Grand Ouest, terre des conquêtes et de tous les possibles aurait pu naturellement s’imposer comme son ailleurs de la seconde chance. Mais c’est le Japon, que son intuition lui suggère. Comme si pour recommencer à vivre, il devait d’abord s’assurer …

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1792, la cause des femmes se fait noble

Marie-Antoinette se baisse pour reprendre la lettre qu’elle a froissée dans la corbeille, un peu plus tôt dans la matinée. Les lourds tissus de sa robe et de ses jupons, amassés sur le parquet de chêne, semblent désabusés, tout comme le regard, qu’elle laisse tomber sur cette boule de papier. Lasse, elle se redresse et …

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Minuit, au bord du monde – Alizée Gau

En toile de fond, un pays imaginaire, la Zaramestrie où la paix vient enfin d’être déclarée après quinze années de guerre.Tout est à reconstruire sur ces terres meurtries dont les plaies saignent encore. Avec une résilience empreinte d’une forte appréhension, les habitants avancent sur les décombres comme sur un fil. Partagés entre vengeance et réconciliation,renonciation …

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Emotions 5.0

5 Mai 2088. Etoile radieuse. 286 Kelvin. Cody ouvre un oeil. La naine rouge vient tout juste de se lever sur l’exoplanète Wellness 5.0, reconnue depuis 2077, territoire outre-terrien. C’est un groupe de nations, les UNFW* qui, grâce à l’invention des déplacements supraluminiques, a uni ses compétences pour investir ce nouvel espace de vie. Simple …

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Une symphonie pas si bien orchestrée

A l’intérieur, c’est l’émoi qui s’est emparé du monde feutré de la Philharmonie. Les instruments contraints au silence sont retournés dans leurs housses vernissées. Les cols amidonnés des chemises blanches se tiennent cois. Les queues de pies abasourdies sont là, immobiles. Elles ressemblent à une forêt d’arbres morts aux branches ballantes.

Le corps de Nathan Berstein git sur la moquette caramel de sa loge. La tache de sang qui souille sa chemise de soie couleur perle a presque la forme d’un coeur. On a pris soin de lui fermer les yeux. Au bout de ses doigts fins qui ne flirteront plus jamais avec l’archet, un document. Elodie enfile un gant et s’en saisit. C’est un test de paternité à l’en-tête d’un laboratoire suisse. Le résultat indique 99.99% de fiabilité.

La carrière insoupçonnée de Sisyphe

Pendant les vingts premières années, il avait craché toute sa rancoeur envers ces Dieux tout puissants qui faisaient la pluie et le beau temps. Durant les suivantes, il s’était résigné. Pousser le rocher était devenu un automatisme, il était lui-même devenu un automate. Chaque jour, sur le même et unique chemin, pas après pas, il poussait sa pierre. Il retirait de cette répétition un certain confort. Il ne se posait aucune question et cette vie sans surprise, il la trouvait simple. Mais aujourd’hui, sans raison apparente, il dérogea à sa routine et prit le temps de regarder la pierre. Elle avait changé.

Un matin, sur la plage

Les effluves d’alcool de la veille sont toujours prégnantes sous la tente du camping de la plage. Les visages écrasés sur les oreillers, les copains dorment encore. Je m’extirpe de l’étuve et je pars, seul.

J’aime écouter le silence du monde qui se réveille et regarder le soleil qui dissémine ses aplats cuivrés sur la mer encore endormie. C’est à cette heure-ci que je la préfère. Elle semble sereine, inoffensive. Je m’y plongerais presque. Mais c’est le long de la plage que je marche. Sur cette ligne étroite qui oscille entre le sable sec et le sable mouillé. Entre ces deux mondes que tout oppose, j’avance tel le funambule sur son fil.

La fabuleuse aventure du petit garçon qui n’aimait pas lire

Avachi sur son lit, la tête écrasée dans le creux de sa main bien trop petite pour contenir tout son ennui, Thibault dénombre les pages qu’il lui reste à lire avant de terminer son chapitre. Encore cinq ! La mine boudeuse, il reprend sa lecture mais son esprit vagabonde déjà sur le terrain de foot …

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